Le rouge-gorge familier
Chaque mois, Michel Brugière vous propose un article dédié aux oiseaux de notre commune.
Rouge-gorge familier
Ordre : Passeriformes
Famille : Muscicapidae
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« Un petit oiseau cherchait un arbre pour s’abriter du froid.
Tous les arbres lui refusèrent l’hospitalité, sauf le houx.
Le petit oiseau se blessa aux feuilles piquantes, colorant ainsi son poitrail en rouge. C’est ainsi qu’il devint rouge-gorge.
Depuis lors, comme punition, tous les arbres perdent leurs feuilles en hiver, sauf le houx qui avait accepté de donner un abri au rouge-gorge.
En souvenir de cette histoire, le houx porte toujours des baies rouges. »
L’espèce a été décrite pour la première fois en 1758 par le naturaliste Carl von Linné sous le nom Motacilla rubecula.
Le genre Erithacus a été proposé par Georges Cuvier en 1800 et a fini par être définitivement adopté par l’ensemble des ornithologues.
La famille des Muscicapidae a été proposée par le zoologiste irlandais John Fleming.
Description
- Longueur : 13 à 14 cm
- Envergure : env. 22 cm
- Poids : 16 à 22 g
- Longévité : jusqu’à 14 ans, mais en nature rarement plus de 3 à 4 ans en raison des nombreux dangers.
Adultes
Le plumage est identique en été comme en hiver, et chez les deux sexes.
Le dessus est brun olive uni, le croupion brun gris contraste légèrement avec le brun chaud de la queue.
Le front, le tour de l’œil, les joues et la poitrine sont orangés, séparés du brun olive par un liseré gris bleuté. Le dessous est blanchâtre.
Le bec et les pattes sont bruns. Le rouge-gorge ne peut être confondu avec aucune autre espèce.
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Alimentation
Le rouge-gorge familier est principalement insectivore. Son régime est composé d’invertébrés : insectes et leurs larves, coléoptères, pucerons, perce-oreilles, fourmis, diptères, araignées, mille-pattes, cloportes, vers de terre, petits mollusques…
Il recherche sa nourriture très souvent au sol, dans les feuilles mortes ou sur le sol nu.
Perché dans les buissons bas, il observe puis descend saisir sa proie avant de se percher à nouveau.
Oiseau familier, voire effronté, il profite du travail du jardinier qui retourne la terre ou ramasse les feuilles, découvrant ainsi quantité de proies.
En hiver, il s’approche volontiers des habitations, jusqu’à y pénétrer pour chercher de la nourriture : déchets de cuisine, tas de compost ou de fumier…
Son régime est alors complété par de petites baies.
Reproduction
Le rouge-gorge a besoin, pour nicher, d’une végétation basse, touffue et ombragée, dont le sol est nu ou couvert de feuilles mortes.
Il utilise volontiers les nichoirs ouverts et apprécie les buissons ou haies où il installe son nid.
Les accouplements ont lieu au printemps, mais des approches commencent parfois dès janvier.
En général, c’est la femelle qui rejoint le mâle sur son territoire.
Les nids sont construits par la femelle et sont toujours bien dissimulés : cavités, souches, buissons épais.
En avril-mai, la femelle pond 5 à 7 œufs.
L’incubation dure une quinzaine de jours, pendant lesquels le mâle nourrit la femelle.
Les jeunes sont nourris par les deux parents pendant tout leur séjour au nid.
Les poussins, nidicoles, quittent le nid lorsqu’ils sont prêts et n’y reviennent plus.
Son chant
Comportement
Territorial et solitaire, le rouge-gorge défend son espace avec énergie, parfois jusqu’à la mort de son adversaire.
Des études ont montré que c’est la couleur orange qui déclenche son agressivité : une simple boule de plumes orange suffit à provoquer son attaque.
Lorsqu’il a froid ou veut impressionner, il gonfle son plumage, ressemblant alors à une petite boule.
Il vit l’été dans les milieux boisés et se déplace en hiver vers les parcs et jardins pour trouver sa nourriture.
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Migration
Le rouge-gorge est l’un des passereaux les plus présents en France.
C’est un migrateur partiel :
- ceux des pays nordiques migrent vers le sud,
- ceux des pays plus tempérés sont plutôt sédentaires.
Ils font partie des petits migrateurs : ils ne traversent pas le Sahara comme les migrateurs au long cours et voyagent généralement de nuit.
Des radars ont mesuré leur vitesse de vol à 43 km/h.
Un individu parti d’Allemagne pour le sud de la France aurait parcouru 1 468 km en 5 jours, soit environ 293 km/jour.
On observe souvent les rouges-gorges en hiver dans les jardins, puis ils disparaissent au printemps.
Il ne s’agit pas toujours de migration : souvent, ce sont des oiseaux locaux qui se déplacent selon les ressources alimentaires disponibles.
Oiseau très matinal, il chante dès l’aube et est souvent le dernier visible au crépuscule.
Peu farouche et très sensible, il est parfois décrit comme l’un des oiseaux « les moins sauvages ». Certains semblent même accompagner les promeneurs en forêt, les précédant ou les suivant un moment.
Protection
Le rouge-gorge est protégé depuis 1981.
Il est interdit de le capturer, de le chasser ou de le tuer.
Il est également interdit de détruire ses nids ou ses œufs.
L’espèce est intégralement protégée par l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de protection.
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Et pour consulter les anciens articles :
Le pic épeiche
La troglodyte mignon
La Bouscarle de Cetti
L'alouette
Le pic noir
Le geai des chênes
La fauvette à tête noire
Le grosbec casse-noyaux
Le coucou gris
La chouette hulotte
Le loriot d'Europe
Le rossignol philomèle
La bergéronnette printanière
Le Martin Pêcheur d’Europe
L'hirondelle
La sittelle
Michel Brugière est né dans un petit village de Touraine au bord de la Loire. Photographe amateur passionné par l’ornithologie depuis son plus jeune âge, retraité depuis 2003, il se consacre pleinement à la photographie de cet univers.
Sa passion naît très jeune : dès l'âge de 14 ans, avec un jouet en bois de sa propre invention imitant un appareil photo "clic clac", il prenait virtuellement en photo les animaux de la ferme de ses parents à Savigny-en-Véron, en Touraine.
Dès lors, il commence à économiser pendant sa formation d'apprenti maréchal-ferrant pour s'acheter son premier appareil photo, un véritable appareil bien loin du jouet en bois !
Le temps passe et sa passion se renforce. Il devient pompier professionnel à Rambouillet; la photographie animalière devient alors pour lui une respiration, un moment pour changer d’air, se ressourcer, et s’imprégner des couleurs et des odeurs du monde vivant.
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"J'adore les milieux sauvages, marais, roselières, forêts, sentiers isolés et parfois les pelouses calcicoles pour photographier quelques orchidées et autres fleurs sauvages. Mon souhait, à travers mes prises de vues, est de partager l'existence des animaux, de souligner la beauté des plumages et de saisir l'instant d'une posture. Ma passion va bien au-delà d'un simple amusement aujourd'hui.
Je pourrais vous en parler pendant des heures, de mes souvenirs de prises de vues et de mes attentes interminables pour capturer l'image parfaite.
Des anecdotes, j'en ai plein ma besace : du martin-pêcheur au tétras lyre, en passant par le guêpier d'Europe et bien d'autres ; des levers à l'aube aux longues heures d'attente, des émotions extraordinaires...
Aujourd'hui, pris dans les filets de ma curiosité et de la beauté, je continue d'arpenter les chemins d'Eure-et-Loir et d'autres coins de France et vous propose de voyager avec moi à travers ces chroniques"
